Une nouvelle recherche suggère que malgré quelques inconvénients, l’utilisation d’Internet peut avoir un impact globalement positif sur les personnes âgées. Selon cette étude, une utilisation régulière d’Internet est associée à un risque réduit de démence chez les individus âgés de plus de 50 ans. Les personnes déclarant utiliser Internet inférieure ou égale à deux heures ont semblé bénéficier le plus de cette réduction de risque par rapport à celles n’utilisant pas Internet du tout.
Des questions portant sur l’utilisation d’Internet
Une équipe de chercheurs de l’Université de New York a réalisé cette étude. Ils ont examiné les données d’un projet financé par le gouvernement, connu sous le nom d’étude sur la santé et la retraite, qui a suivi le bien-être d’un échantillon représentatif d’Américains âgés en effectuant des enquêtes tous les deux ans. Parmi les nombreuses questions posées aux participants de l’étude, figurait celle portant sur leur utilisation d’Internet.
L’équipe a dirigé ses efforts sur une population de près de 18 000 adultes âgés de plus de 50 ans, ne présentant aucun signe de démence au début de l’étude, et les a suivis pendant une période allant jusqu’à 17 ans. Les participants ont ensuite été répartis en deux groupes en fonction de leurs déclarations initiales concernant l’utilisation régulière d’Internet. Un questionnaire supplémentaire a été utilisé pour évaluer la cognition des individus, ce qui a permis aux chercheurs de mesurer leur état de démence.
Les auteurs ont constaté que les utilisateurs réguliers d’Internet étaient deux fois moins susceptibles de répondre aux critères de démence que ceux qui n’ont déclaré aucune utilisation au départ, même après avoir pris en compte d’autres facteurs tels que leur santé préexistante. Les personnes qui ont continué à déclarer utiliser Internet dans les enquêtes subséquentes semblaient également avoir un risque encore plus faible.
« Pris ensemble, ces résultats suggèrent que l’utilisation régulière d’Internet peut être associée à la longévité cognitive », ont indiqué les auteurs dans le Journal of the American Geriatrics Society.
Deux heures ou moins sur Internet par jour semble être le juste équilibre pour la longévité cognitive
Plusieurs études antérieures ont déjà mis en évidence une corrélation entre l’utilisation d’Internet et la réduction du risque de démence chez les personnes âgées. Cependant, les auteurs affirment que leur analyse constitue la plus longue étude de ce genre visant à examiner cette relation potentielle.
Réduire le risque de démence
Cette étude sur la santé et la retraite est également une étude prospective, ce qui signifie qu’elle suit activement les résultats des individus sur une période de temps prolongée. Ce type d’étude est généralement plus efficace pour établir une relation de cause à effet entre deux facteurs, en l’occurrence l’utilisation d’Internet et la réduction du risque de démence, par rapport à de nombreux autres types de recherche.
Néanmoins, de nombreuses interrogations persistent quant à cette relation. Les auteurs ont également examiné les données d’un échantillon plus restreint de participants qui ont déclaré leur fréquence d’utilisation d’Internet sur une base hebdomadaire. Ils ont découvert une possible association en forme de U entre le temps passé en ligne et le risque de démence. Les individus passant le moins et le plus de temps en ligne (entre 6 et 8 heures par jour) semblaient présenter le risque de démence le plus élevé, tandis que ceux passant deux heures ou moins sur Internet par jour présentaient le risque le plus faible. Toutefois, la différence de risque chez les utilisateurs intensifs n’était pas statistiquement significative, probablement en raison de la taille réduite de l’échantillon disponible.
Selon les auteurs, il est probable qu’il existe un point où les rendements diminuent, ce qui signifie que « s’engager excessivement en ligne peut avoir des effets cognitifs négatifs sur les personnes âgées. » Toutefois, davantage de recherches seront nécessaires pour déterminer l’emplacement exact de ce point. De plus, les auteurs soulignent que la relation entre l’utilisation d’Internet et le risque de démence peut être réciproque. Par exemple, les personnes atteintes de démence pourraient réduire progressivement leur utilisation d’Internet au fil du temps.
Dans tous les cas, cette étude devrait stimuler d’autres chercheurs à trouver le juste équilibre entre maintenir une présence en ligne et préserver la vivacité mentale, affirment les scientifiques.
SOURCE : Gizmodo
Traduit de l’anglais