Selon une étude récente publiée dans Life Metabolism, répondre aux besoins énergétiques quotidiens par le biais de repas équilibrés trois fois par jour peut aider à prévenir le déclin cognitif. L’étude a également révélé une corrélation entre le saut du petit-déjeuner et une détérioration de la fonction cognitive.
Outre leur délicieuse saveur, les aliments jouent un rôle essentiel en tant que carburant, fournissant l’énergie nécessaire pour maintenir un bon fonctionnement et préserver notre santé.
Les estimations actuelles suggèrent qu’environ 55 millions de personnes dans le monde souffrent de maladies liées à la démence, avec environ 10 millions de nouveaux cas diagnostiqués chaque année. En raison du vieillissement continu de la population mondiale, le nombre de personnes âgées atteintes de démence devrait augmenter à 78 millions d’ici 2030 et atteindre 139 millions d’ici 2050.
Cette étude s’est intéressée aux effets potentiels de l’apport énergétique et du moment des repas (schémas temporels de l’apport énergétique ou TPEI) sur le déclin cognitif. Les résultats ont montré que la consommation de trois repas équilibrés était associée à une meilleure fonction cognitive par rapport à une distribution moins uniforme de l’apport énergétique total (TEI).
Les auteurs ont souligné que « leur étude était l’une des rares à explorer l’association entre le TPEI et le déclin cognitif, bien que des recherches antérieures aient établi un lien entre le TPEI et des problèmes de santé tels que l’obésité, l’hypertension et la santé cardiovasculaire. »
L’étude a impliqué 3 342 participants inscrits à l’étude chinoise sur la santé et la nutrition, âgés en moyenne de 62,2 ans. Les personnes souffrant d’un déclin cognitif sévère ont été exclues de l’étude. Les participants ont été soumis à des évaluations diététiques et à des tests cognitifs effectués quatre fois en dix ans, les scores cognitifs allant de 0 pour le niveau le plus bas à 27 points pour le niveau de santé cognitive le plus élevé.
Les participants ont été classés en six habitudes alimentaires :
- Répartition égale : Les individus équilibraient leur apport énergétique en consommant à peu près les mêmes quantités d’énergie lors des trois repas quotidiens. Ils consommaient 28,5% de leur énergie quotidienne au petit-déjeuner, 36,3% au déjeuner et 33,8% au dîner.
- Petit-déjeuner dominant : Les participants prenaient trois repas, mais consommaient la plus grande part d’énergie au petit-déjeuner, soit 49,5% de leur apport quotidien.
- Déjeuner dominant : Les participants prenaient trois repas, mais consommaient la plus grande part d’énergie au déjeuner, représentant 64,3% de leur apport quotidien.
- Dîner dominant : Les participants prenaient trois repas, mais consommaient la plus grande part d’énergie au dîner, soit 64,5% de leur apport quotidien.
- Riche en collations : Les participants obtenaient 36,8% de leur apport énergétique total à partir de collations.
- Sauter le petit-déjeuner : Les participants évitaient ou consommaient très peu de nourriture au petit-déjeuner, ne représentant que 5,9% de leur apport énergétique total.
Les chercheurs ont constaté qu’en comparaison avec le modèle uniformément réparti, le fait de sauter le petit-déjeuner était associé à un déclin cognitif de 0,14 point par an. Aucune autre tendance alimentaire n’a montré de baisse similaire. Cependant, lorsque les modèles potentiels d’apport énergétique étaient réduits à quatre catégories (uniforme, petit-déjeuner dominant, déjeuner dominant et dîner dominant), tous, à l’exception du modèle uniformément réparti, étaient liés à une fonction cognitive inférieure. Toutefois, aucune de ces tendances n’était associée à une accélération de la perte de fonction cognitive.
La répartition de l’apport énergétique en repas équilibrés, à heures régulières, aide à améliorer la fonction cognitive à court terme
D’autres études ont également établi des liens entre le moment des repas et l’amélioration de la fonction cognitive à court terme. Les conclusions de cette étude concordent avec d’autres recherches suggérant que la répartition uniforme de l’apport énergétique en repas peut aider à améliorer la fonction cognitive à court terme. Des études antérieures ont également indiqué que le moment des repas peut influencer notre horloge circadienne, qui repose sur deux groupes de cellules nerveuses appelées noyaux suprachiasmatiques situés dans l’hypothalamus antérieur, près de la base du cerveau.
Selon le Dr Hoon-Ki Sung, professeur agrégé au Département de médecine de laboratoire et de pathobiologie de l’Université de Toronto : « Nous possédons deux types d’horloges internes (rythme circadien). L’une se trouve dans le cerveau (horloge centrale ou horloge circadienne centrale) et l’autre dans certains tissus périphériques tels que la graisse, le foie, l’intestin et la rétine (horloge circadienne périphérique). Alors que l’horloge centrale est principalement régulée par la lumière, l’horloge périphérique peut être influencée par divers facteurs, y compris l’horloge centrale et l’alimentation. »
Des rythmes d’alimentation synchronisés
Selon Sung, la nutrition circadienne peut être liée à un « régime rythmique circadien » ou à une alimentation synchronisée avec notre horloge interne. Cela implique de conserver des rythmes d’alimentation cohérents avec nos cycles internes, incluant éventuellement les trois repas principaux ainsi que des collations entre les repas.
Dans la société occidentale moderne, l’idée des trois repas par jour est née de la révolution industrielle, répondant aux besoins des employeurs et des travailleurs. Auparavant, il était plus courant d’avoir deux gros repas par jour, en phase avec les tâches ménagères et agricoles. L’idée de prendre un repas avant la période la plus active de la journée, comme le matin pour beaucoup de personnes, explique en partie pourquoi le petit-déjeuner est souvent recommandé, surtout pour les enfants en âge scolaire.
Il est essentiel de noter que cet article n’a pas pour but de fournir de diagnostic médical, de recommandation, de traitement ou d’approbation médicale.
SOURCE : World Health.Net
Traduit de l’anglais