Crédit photo : Shutterstock
/

Utiliser les plantes pour se soigner

La phytothérapie, autrement dit l’usage des plantes à des fins thérapeutiques, est une pratique ancestrale. En inhalation, en décoction, en infusion… il existe plusieurs formes pour utiliser les plantes.

457 vues
Publié dans Santé Magazine

La phytothérapie est un élément clé des médecines traditionnelles et ancestrales. Ses racines plongent notamment dans la pharmacopée chinoise et indienne (ayurvéda), mais également dans des textes sumériens datant du IIIe millénaire avant J.-C., où l’usage des plantes pour traiter des maladies est évoqué.

Crédit photo : Santé magazine
En phytothérapie, les plantes sont également utilisées comme des médicaments pour réguler les fonctions du corps, mais elles aident aussi le corps humain à se soigner.

En France, la vente de plantes médicinales qui figurent dans la pharmacopée française est exclusivement réservée aux pharmaciens et aux herboristes, et il est important de respecter cette réglementation. Certaines plantes, au nombre de 148, font cependant exception à cette règle. Il est toutefois important de noter que ces plantes, à l’exception de quelques-unes comme la camomille, le tilleul, la verveine, la menthe, l’oranger amère, le cynorrhodon et l’hibiscus, ne doivent pas être mélangées entre elles ni avec d’autres espèces.

Guide pratique de la phytothérapie

La phytothérapie repose sur l’utilisation de plantes médicinales à des fins thérapeutiques. Ces plantes peuvent être utilisées en partie ou en entier et sous différentes formes, telles que les décoctions, les infusions, les teintures, les poudres ou les gélules. Contrairement à la médecine classique, qui se concentre sur la substitution des fonctions de l’organisme à l’aide de médicaments, la phytothérapie utilise les plantes pour réguler les fonctions du corps et aider le corps à se soigner de manière naturelle.

Crédit photo : Pexels/Tara Winstead
En phytothérapie, la plante est utilisée en partie ou entière, sous plusieurs formes.

Pour la médecine chinoise, une maladie n’est pas considérée comme une simple coïncidence, mais plutôt comme la conséquence d’un déséquilibre interne de l’organisme, qui doit constamment s’adapter à son environnement. La phytothérapie analyse les différents systèmes constitutifs du corps, tels que le système neuroendocrinien, hormonal, immunitaire et de drainage, et utilise les plantes pour les renforcer si nécessaire.

Grâce à l’utilisation de plantes, la phytothérapie aide à rééquilibrer l’ensemble de l’organisme et peut donc être bénéfique pour différents types de maladies. Voici quelques exemples courants d’affections traitées en phytothérapie : le rhume, la bronchite, la toux, les troubles digestifs tels que les spasmes et les colites, ainsi que les troubles dermatologiques légers tels que les coups de soleil, les brûlures superficielles, l’érythème et l’eczéma.

La phytothérapie est l’un des éléments constitutifs des médecines traditionnelles et ancestrales.

L’insuffisance veineuse et lymphatique, les troubles urinaires, les problèmes de sommeil, le stress et l’anxiété sont également des affections couramment traitées en phytothérapie. Les plantes peuvent aider à réguler ces troubles en renforçant les différents systèmes du corps, tels que le système circulatoire, urinaire et nerveux.

Crédit photo : Unsplash/Conscious Design
La phytothérapie repose sur l’utilisation de plantes médicinales à des fins thérapeutiques.

La pratique de la phytothérapie

La phytothérapie utilise différentes parties de la plante (racines, feuilles, fruits) ou la plante entière grâce à divers moyens d’extraction :

  • poudres :  obtenues après séchage, pulvérisation et tamisage de la partie végétale de la plante
  • extraits : préparations concentrées obtenues par macération dans un solvant, et l’évaporation du solvant permet d’obtenir des extraits secs, mous ou fluides
  • alcoolat de plantes (élixir, gouttes, esprits, quintessence) : obtenus par distillation de plantes sèches ou fraîches macérées dans l’alcool
  • macérat glycériné de plantes : obtenu par macération de jeunes pousses, bourgeons et racines broyés à l’état frais dans un mélange d’alcool, d’eau et de glycérine
  • teinture mère homéopathique : produite en laissant macérer la plante fraîche dans de l’alcool à 70° pendant un certain temps
  • SIPF (Suspension intégrale de plantes fraîches) : une préparation qui consiste à congeler les plantes dans l’azote liquide moins de 24 heures après leur récolte, puis à les broyer finement et les mettre en suspension dans l’alcool à 30° pour préserver les principes actifs.

Chaque méthode d’utilisation des plantes en phytothérapie correspond à une forme galénique spécifique:

  • L’infusion : consiste à mettre la plante dans de l’eau portée à ébullition, puis de la laisser reposer sous un couvercle pendant un temps déterminé (entre 10 minutes et une heure selon les plantes)
  • La décoction implique de faire bouillir de petits morceaux de plante pendant 10 à 30 minutes, selon la plante utilisée
  • La macération consiste à laisser la plante macérer dans un liquide froid, tel que l’eau, l’alcool, l’huile ou le vinaigre, pendant plusieurs heures, puis à boire le mélange filtré
  • L’inhalation implique de verser de l’eau bouillante sur les plantes, puis de respirer la vapeur plusieurs fois par jour
  • Le gargarisme consiste à utiliser un liquide tiède contenant la plante pour rincer l’arrière-gorge, puis à recracher le liquide.

Les plantes adaptogènes, ces remèdes antistress et antifatigue

Les plantes adaptogènes ont été développées dans les années 1950 en Union soviétique dans le cadre du programme spatial Soyouz, visant à trouver des solutions pour soulager le stress et l’anxiété des cosmonautes. Ces plantes ont la capacité de renforcer la résistance de l’organisme face au stress, qu’il soit physique ou psychique. Selon l’ethnopharmacologue Jacques Fleurentin, elles agissent sur le système nerveux central en régulant son activité en fonction de l’état de stress de l’individu, soit en la diminuant en cas d’anxiété et de nervosité, soit en l’augmentant en cas de fatigue et de dépression liées au stress.

No stress

Trois plantes sont considérées comme les principales plantes adaptogènes : l’éleuthérocoque, la rhodiole et le ginseng (ou Panax ginseng, ou ginseng de Corée).

Jacques Fleurentin rapporte que « les études ont démontré que les racines de ces plantes adaptogènes permettent de mieux gérer le stress en réduisant la quantité de cortisol et de noradrénaline, deux hormones produites par l’organisme en situation de stress, après une semaine de traitement. De plus, ces plantes ont des propriétés immunostimulantes, renforçant la résistance de l’organisme contre les infections. La rhodiole, en particulier, est connue pour améliorer les capacités physiques ainsi que la concentration et l’attention. »

À quel moment doit-on avoir recours à ces plantes ?

Il est recommandé d’utiliser ces plantes adaptogènes pendant les périodes de stress chronique, avant que les symptômes tels que l’insomnie et les problèmes de concentration ne se manifestent. Il est important de noter qu’elles ne doivent pas être utilisées en cas de stress aigu, tel que celui provoqué par un accident récent. Le psychiatre Patrick Lemoine constate que la rhodiole associée au safran peut donner de bons résultats chez les personnes souffrant d’une dépression légère ou modérée, une indication dans laquelle les antidépresseurs classiques sont souvent décevants.

Comment doit-on les prendre ?

On peut trouver ces plantes sous forme de poudres vendues en vrac chez les herboristes, dans les pharmacies ou les magasins diététiques. Cependant, selon Jacques Fleurentin, « les présentations galéniques en gélules de poudre ou d’extraits de plantes sont préférables, car elles sont plus faciles à utiliser, plus précises dans le dosage et leur posologie est précisée par le fabricant. »

Les précautions à prendre en compte avant de consommer des plantes médicinales

Bien que la phytothérapie utilise des matières premières naturelles, elle n’est pas sans danger ni contre-indications. Certaines plantes peuvent être toxiques, tandis que d’autres peuvent interagir avec des médicaments et provoquer des effets indésirables. Il est donc essentiel de se renseigner sur les plantes, en particulier pour les personnes allergiques aux dérivés salicylés, comme celles qui sont allergiques à l’aspirine.

Il est important de signaler tout traitement de phytothérapie à votre médecin, votre pharmacien ou votre herboriste pour éviter toute interaction médicamenteuse. Les femmes enceintes, allaitantes ou souffrant de maladies chroniques sous traitement de longue durée devraient toujours demander conseil à un spécialiste avant d’entreprendre un traitement de phytothérapie.

En France, il n’existe pas de consultation standardisée en phytothérapie. En effet, la discipline n’est pas reconnue en tant que spécialité médicale et regroupe quatre professions différentes : pharmaciens, médecins, naturopathes et herboristes.

Les maux courants tels que le rhume, l’indigestion ou les légers troubles du sommeil peuvent être soulagés par la prise d’un traitement de phytothérapie en automédication, sur les conseils de votre pharmacien ou de votre herboriste. Cependant, pour des problèmes de santé plus graves, il est préférable de consulter un médecin qui pourra établir un diagnostic précis et, si nécessaire, demander des analyses complémentaires avant de prescrire un traitement de phytothérapie.

SOURCE : Santé magazine
Traduit de l’anglais

Laisser une réponse

Your email address will not be published.

Précédent article

L’ashwagandha de Ghandi

Prochain article

Comment vivre une vie saine et épanouie ?

Dernières nouvelles de Blog

L’agent secret oméga-3

Elles sont minuscules, mais les graines de chia compensent leur taille par une valeur nutritionnelle exceptionnelle.