Des chercheurs ont mené une étude récente, publiée dans le journal Frontiers in Nutrition, pour évaluer les effets de la consommation de sardines par rapport aux compléments d’huile de poisson.
Les AGPI n-3 sont des éléments clés pour prévenir et gérer les maladies cardiometaboliques associées à une inflammation chronique légère, telles que le diabète de type 2, l’hypertriglycéridémie, la stéatose hépatique et l’hypertension. Le potentiel des compléments d’AGPI n-3 pour réduire le risque d’événements cardiovasculaires est encore étudié. Les sardines constituent une source rentable d’AGPI n-3 qui pourrait limiter le besoin de recourir à des compléments alimentaires.
Les micronutriments dans les sardines
Les sardines sont une source importante de calcium, avec une quantité supérieure à celle des autres poissons. Une portion d’environ 100 g de sardines fournit 38 % de l’apport journalier recommandé en calcium. Les sardines constituent une bonne source d’AGPI n-3 qui ont un effet positif sur la tension artérielle et le taux de lipides dans le sang. Elles renferment également du potassium, du zinc et du magnésium qui ont été observés pour réduire la pression artérielle. De plus, elles contiennent de la niacine et du zinc qui pourraient contribuer à améliorer les niveaux de lipides et de lipoprotéines.
Les sardines sont une excellente source de fer, avec des niveaux plus élevés que les autres poissons couramment consommés. En effet, leur teneur en fer est comparable à celle de la viande, qui est une source de fer largement consommée dans le monde. La consommation de sardines peut aider les personnes à atteindre l’apport journalier recommandé en fer, qui est de huit mg/jour pour tous les groupes d’âge. Cette source de fer est particulièrement bénéfique pour les personnes qui ne consomment pas de viande.
Acides aminés fonctionnels dans les sardines
Les sardines renferment des acides aminés comme l’arginine et la taurine, qui sont des éléments importants pour le cardiometabolisme. Ces acides aminés jouent des rôles à la fois structuraux et modulateurs de la fonction vasculaire et des systèmes antioxydants.
L’arginine, qui est un acide aminé essentiel, est responsable de la stabilisation de la pression artérielle et de la santé vasculaire globale. Elle sert de substrat pour la synthèse de l’oxyde nitrique dérivé de l’endothélium, qui contribue à la réduction de la pression artérielle systémique. Bien que les preuves cliniques sur le lien entre la consommation d’arginine et les résultats cardiovasculaires soient limitées, la consommation de sardines peut faciliter la consommation globale d’arginine.
Les sardines sont une excellente source de fer, avec des niveaux plus élevés que les autres poissons couramment consommés
La taurine, quant à elle, est un acide aminé sulfonique qui joue plusieurs rôles biochimiques. Son activité antioxydante a des effets bénéfiques sur le système cardiovasculaire, contribuant à normaliser la pression artérielle et à améliorer les indices lipidiques et glycémiques.
La quantité de taurine contenue dans les sardines, qui est de 147 mg pour 100 g, est comparable à celle du thon, du bœuf, du porc et du poulet à viande foncée. Des études ont montré que les régimes riches en sardines permettaient une consommation plus élevée de taurine que chez les groupes témoins.
Une comparaison entre les sardines et les suppléments d’AGPI n-3
La consommation de n-3 PUFA peut être difficile à suivre pour les patients, même si les sardines et d’autres poissons gras sont des sources précieuses de ces acides gras. Toutefois, la supplémentation en huile de poisson ne convient pas à tous les cas. Des études ont montré que la supplémentation en huile de poisson contenant des n-3 PUFA n’est pas toujours efficace pour réduire la probabilité d’événements cardiovasculaires et ne peut pas toujours prévenir les maladies cardiovasculaires et la mortalité, y compris la maladie coronarienne, l’accident vasculaire cérébral et l’arythmie.
Il est attendu que les suppléments d’huile de poisson contiennent une forme plus pure de 3-PUFA et soient exempts de contaminants toxiques. Cependant, les poissons sont exposés à des températures élevées pendant la cuisson et la préparation, ce qui entraîne une certaine oxydation des n-3 PUFA.
Les produits bioactifs oxydés de n-3 PUFA, notamment les F-4t-neuroprostanes générés à partir de DHA, peuvent augmenter lorsque les poissons gras sont frits ou cuits au four. Les poissons gras cuits produisent également des produits d’oxydation du cholestérol tels que le cholestane triol et le 7-cétocholestérol, dont le cholestane triol est le plus cytotoxique.
Les poissons gras cuits ont une teneur en n-6 PUFA plus élevée que les poissons crus, ce qui entraîne une augmentation du ratio n-6/n-3 PUFA. L’oxydation des n-3 PUFA dans le système gastro-intestinal peut également limiter leur biodisponibilité, ce qui est une préoccupation majeure pour les sardines et les suppléments à base d’huile de poisson. Malgré l’oxydation observée, des études ont montré que la consommation de n-3 PUFA provenant de poissons avait des effets bénéfiques sur la santé. Par conséquent, l’impact positif de la consommation de poissons sur la population générale ne doit pas être négligé.
Conclusion
Le potentiel des sardines en tant qu’aliment fonctionnel et leur capacité à aider à gérer les maladies cardiometaboliques ayant un fond pro-inflammatoire, ont été mis en évidence par les résultats de l’étude. Les sardines sont également une source riche en n-3 PUFA et en d’autres composants bénéfiques tels que le calcium, le magnésium, le fer, la taurine et l’arginine, qui sont connus pour leur effet protecteur sur le cœur.
Il est important de faire preuve de prudence lors de la recommandation de nutriments, car les doses thérapeutiques peuvent différer des quantités de nutriments présentes dans les aliments en raison des interactions physiologiques complexes entre les micronutriments, les acides gras et les acides aminés. Afin d’approfondir les preuves sur les avantages de la consommation de sardines et de déterminer si leur consommation est plus bénéfique que la prise de suppléments, des essais cliniques randomisés sont nécessaires.
SOURCE : News Medical Life Sciences
Traduit de l’anglais